La vie des bord(e)s
création 2023

La vie des bord(e)s
Texte de Sandrine Roche
Éditions Théâtrales
Mise en scène, scénographie : Timothé Fourdin
Compagnie Saxifrage
Avec :
Timothé Fourdin : conteur
Emeline Hauw : comédienne masquée
Durée : 30 minutes
forme contée masquée


« Il est aussi dans l’intérêt d’un tyran de garder son peuple pauvre, […] et qu’il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu’il n’ait pas le temps pour la rébellion. »
Aristote
La saxifrage est une plante qui perce la pierre. Si dans cette pièce il s’agit d’une réalité concrète, le royaume de pierre étant littéralement transpercé et envahi par cette plante, il s’agit également d’une métaphore. La plante, la culture, fracturant les obstacles, les règles arbitraires, se frayant un chemin, poussant à réfléchir. Cette philosophie a d’ailleurs inspiré jusqu’au nom de la compagnie, monter ce spectacle était donc une nécessité absolue.
Cette parabole sur un royaume similaire à tous les royaumes, aborde finalement un royaume universel, dans lequel on retrouve un peu de chaque pays existant dans la réalité, et c’est ainsi que l’autrice mets en lumière nos sociétés contemporaines avec leurs contradictions et en questionnant la place de l’individu dans ces dernières, en particulier la société et la langue française au travers des Brèches. Ainsi, avec cette histoire qui parle de nous, l’autrice traite dans ce texte particulièrement engagé de sujets très divers comme la liberté, le genre, l'autoritarisme, le rapport à la nature, la linguistique, le féminisme, les discriminations sociales, tout en étant en résonance avec l'actualité.


Face à la richesse extraordinaire de ce texte, le choix a été fait d’en réaliser une forme contée masquée, similaire à une cérémonie, à un rite, comme si l’histoire de ce royaume était transmise tel une légende, un témoignage d’un passé lointain aux générations futures. Cela est possible en ne conservant uniquement les extraits du texte concernant le conte sur le Royaume de Saxi qui forment une histoire à part entière dans la pièce. L’histoire est contée par un comédien qui porte la voix de la narration, mais également celle des différents personnages du conte notamment celle du peuple et celle du roi. Il est assisté par une comédienne muette qui porte les deux masques, un sur le visage, et un sur l’arrière de la tête. La comédienne interprète le corps des personnages, elle en est l’expression physique au travers de l’expression corporel. Elle interprète le roi de face avec le masque rouge, et le peuple de dos avec le masque blanc. C’est le conteur qui la guide et la manipule tel une marionnette durant le récit pour les changements de personnages. Dans la représentation comme dans le texte, il n’y a aucun repère spatio-temporel.
Pour la réalisation des masques, une inspiration du théâtre balinais s’est rapidement imposée. Ainsi, le masque du peuple est un visage complet blanc sans signe d’émotion particulier. Le masque du roi, lui, est un demi masque d’un rouge vif avec des sourcils et une moustache noirs prononcés, évoquant la colère, et la violence.

